Histoire

Des peuples divers ont foulé le sol de Grendelbruch depuis l’âge de bronze, période allant de 2000 à 1000 avant J.C. La fouille des tumulus découverts entre Mollkirch et Rosenwiller atteste que la région de la Magel était habitée. Les objets mis à jour lors de ces fouilles sont une lame d’épée et une autre de poignard, le tout en bronze, ainsi que deux fibules trouvées au milieu de poteries d’argile. Le milieu du 1er siècle avant J.C marque la fin de la période celtique. La domination romaine est attestée au Guirbaden et au Purpurkopf, sur le chemin d’accès duquel on a découvert en 1870 environ, 500 petites pièces de bronze aux effigies des empereurs romains ayant régné entre 138 et 254 après J.C Les Alamans envahirent la plaine d’Alsace et le nom même de Grendelbruch confirme que la région de la Magel a été atteinte par l’invasion alémanique. Après la victoire de Clovis sur les Alamans en 496 après J.C, l’Alsace devient possession des rois francs. Le dialecte bas-rhinois s’apparente à la langue franque. Les rois mérovingiens avaient divisé leurs domaines en régions, gouvernées par des fonctionnaires royaux. L’Alsace était divisée en deux, le Nordgau et le Sudgau.

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Au début du 10ème siècle, les comtes de Nordgau résident au château du Guirbaden. Plus tard, ils s’appelleront les comtes d’Eguisheim-Dabo, et Grendelbruch deviendra une de leurs possessions. La guerre de Trente Ans éclata en 1618. Grendelbruch en souffrit beaucoup et perdit près des deux tiers de sa population. Puis vinrent les Suédois qui pénétrèrent dans la vallée de la Bruche en juin 1633, et dévastèrent villes et villages. Grendelbruch fut repeuplé par des immigrants venus de Suisse et d’Allemagne du sud.

1789 : La Révolution française

La seigneurie de Guirbaden disparaît. La Municipalité de Grendelbruch est mise en place. Dès 1790, la commune fut intégrée au canton de Rosheim. A la fin du 19ème siècle, plusieurs entreprises industrielles s’étaient implantées dans le village, notamment un tissage de coton employant 66 ouvriers en 1894.

Les habitants sont surnommés les « Messel » (excroissance sur un tronc formée par de la sève durcie)

Premières mentions et signification du nom de Grendelbruch

La première mention du nom du village figure dans la Bulle Pontificale du 28 novembre 1049, par laquelle le Pape Léon IX reconnaît à l’abbaye d’Altorf le bénéfice de la dîme des forêts de Grundelbac près du Burckberck (montagne du château, identifié comme étant le Guirbaden). La Bulle Pontificale de Célestin III, du 15 juin 1192, confirme les privilèges de l’abbaye d’Altorf, et le pape ne cite pas seulement la chapelle du Kloesterlé à Laubenheim, mais aussi l’église de Grindebroch qui fut rattachée à ce moment là à ladite abbaye.

On trouve successivement les graphies suivantes : Grundelbac en 1049, Grindelbroch en 1192, les préfixes Grendel en 1344, Gindel en 1548, Grengel en 1693. A travers toutes les variations, le préfixe est bien le même, Grendel, qui signifie : agglomération située près d’un marécage et entourée d’une clôture contre les sangliers.

Les armoiries de Grendelbruch

On ne connaît que très peu de choses sur l’origine du blason de la commune. Néanmoins deux hypothèses méritent d’être citées. Pour cela, retournons à l’époque où le Guirbaden était sous la domination des seigneurs.

Le premier propriétaire attesté de l’ancien château était Eberhardt d’Eguisheim, comte de Nordgau. Il eut un fils, Hugo III, surnommé « l’enroué». Hugo III eut un fils Hugo IV, père de Bruno futur pape Léon IX, qui résidait au château d’Eguisheim. Il épousa l’héritière du comte de Dabo, et plus tard, la famille prit le nom d’Eguisheim-Dabo. 

Première hypothèse

Les comtes d’Eguisheim-Dabo, associés au château du Guirbaden, auraient donné naissance au blason à trois tours d’argent, évoquant ainsi les trois châteaux d’Eguisheim, Dabo et Guirbaden.

Deuxième hypothèse

Une lettre du 14 juin 1589, par laquelle le prévôt de Grendelbruch confirmait des concessions réciproques aux autorités de Rosheim et qui se terminait comme suit :

« en foi de quoi, nous avons signé cette lettre réversale avec notre sceau ».

Ce sceau représentait-il les trois tours du château qui couronnait le Burgberg mentionné dans la bulle de Léon IX ? Pourquoi ne pas reconnaître cette montagne dans la terrasse d’or et le célèbre château des ancêtres du pape dans les trois tours ? Ou bien s’agit-il déjà du sceau reproduit ci-contre ? C’est à la fin du 15ème siècle que fut créé le poste de maréchal d’armes chargé de recueillir les armoiries de France. Louis XIII créa la fonction de juge d’armes, et en 1696 ce poste fut remplacé par la Grande Maîtrise Générale et Souveraine, chargée de rédiger un armorial général. Louis XIV donna l’ordre de publication de l’armorial qui rendit officielles les armoiries de Grendelbruch.

On peut lire dans l’armorial de la généralité d’Alsace : « la communauté des habitants de Gredembourg (écriture phonétique de l’époque) : Porte d’azur à trois tours d’argent sur une terrasse d’or ».

Géographie

Le village est enfoncé dans un vallon entouré de prairies et de forêts devenant ainsi un centre de villégiature et de tourisme pour les citadins de Strasbourg en quête de repos. Par son altitude modérée, 550 mètres, et sa proximité avec Strasbourg, le village permet aussi de faire de belles randonnées grâce aux nombreux sentiers aménagés par le Club vosgien.

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L’occupation des sols de la commune est marquée par l’importance des forêts et milieux semi-naturels (77,6 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (76,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (72,7 %), prairies (10,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (4,9 %), zones urbanisées (4,3 %), zones agricoles hétérogènes (3,9 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (3,6 %).

Toponymie

Grundelbac en 1049 ; Grindelbroch en 1192 ; Grendelbruck 1354 ; Grindel en 1548 ; Grendelbruoch au  siècle ; Grindelbruch au  siècle, Grengelbruch en 1693.

Bac est en ancien allemand une des formes de l’actuel Bach (= ruisseau). Ainsi à l’origine, le nom du village faisait partie du groupe des nombreux noms de lieu terminés en -bach qui se sont formés selon les linguistes entre le Ve et le  siècle, en pleine période alémanique et franque. Il a été remplacé par bruoc de sens proche, mais aussi marais, marécage. La nature du premier élément Grundel-, Grindel-, Grendel- est obscure.

Bibliographie

  • Baquol / P.Ristelhuber, L’Alsace ancienne et moderne, dictionnaire topographique, historique et statistique du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, 1865
  • Étienne Hassenfratz, Grendelbruch : chroniques de 1870 à nos jours et quelques repères historiques mondiaux, ID l’éd., Bernardswiller, 2014, 264 p.  
  • François-Jacques Himly, Dictionnaire ancien alsacien-français, XIIIe-XVIIIe siècles, ABR, 1983.
  • Richard Seiler, « Vosges. Veillée d’armes à Grendelbruch » .
  • Gilbert Stoehr, Le souvenir français : la bataille de Grendelbruch-Muckenbach 17-, Gyss, Obernai, 1994, 28 p.
  • Joseph Wimmer, Histoire de Grendelbruch et de la seigneurie de Girbaden : contribution à l’histoire des vallées de la Magel et de la moyenne Bruche, (manuscrit inédit trad. et adapté par Paul Bureth), Impr. Muh-Le Roux, Strasbourg, 1967, 273 p.

 

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